Venez découvrir au Musée Courbet, en cette période olympique, l’exposition Colosses. Lutteurs, culturistes et costauds dans les arts labellisée Olympiade culturelle par Paris 2024 et Exposition d’intérêt national par le Ministère de la Culture. Cette dernière retrace les évolutions et les enjeux de la pratique du sport à travers des œuvres de natures diverses et variées (photographie, peinture, arts graphiques, sculpture). Une visite à la fois enrichissante et surprenante vous attend !
La lutte antique : la référence
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la lutte antique apparait comme une référence dans les sports d’opposition et plus globalement dans le sport. Son importance lui est conférée par son appartenance aux Jeux Olympiques antiques à la fois en tant que discipline autonome et composante du pentathlon, un regroupement de cinq épreuves [le lancer de disque et de javelot, le saut en longueur, la course d’un stade (environ 192 m) et la lutte]. Il faut savoir que seuls les hommes la pratiquent, enduits d’huile pour rendre les prises plus lâches et difficiles à saisir. La conception du corps athlète est ainsi construite dans l’imaginaire collectif autour de cette référence antique.
Courbet, artiste à l’initiative de cette nouvelle représentation du corps
En 1853, Gustave Courbet, exprimant le souhait de chambouler les codes artistiques contemporains, présente au Salon sa vision renouvelée, assez inattendue et mal venue du corps aussi bien féminin, avec Baigneuses, que masculin, avec Les Lutteurs actuellement conservé au musée des Beaux-Arts de Budapest, en Hongrie. Ces deux tableaux et les œuvres venant par la suite témoignent ainsi de la nouvelle considération portée à ces lutteurs, culturistes et costauds passant au fur et à mesure du temps de phénomène de foire au statut de canon physique et artistique.
La lutte : jeu populaire, divertissement ou sport ?
Dès le XIXème siècle, la lutte prend différentes formes et répond ainsi à plusieurs envies. Elle apparait à la fois comme un jeu populaire voire traditionnel, comme un divertissement et comme un sport. L’arrivée du XXème siècle se double de celle de deux forment de luttes qui coexistent : la lutte libre pratiquée par des professionnels où les combats sont de véritables spectacles (et ayant pour héritier le catch) et la lutte gréco-romaine, une pratique amateur forte de différentes valeurs telles que la maîtrise et le dépassement de soi.
Le culte du corps
La culture sportive connait un réel engouement dans les sociétés occidentales. Ainsi, de nombreuses salles de musculation voient le jour accompagnées de méthodes de développement musculaire. Eugen Sandow, homme fort d’origine allemande et Edmond Desbonnet, médecin français sont les principaux promoteurs de ce nouveau culte du corps. Ils ont pour ambition de “relever le niveau sportif” dans ces sociétés modernes laides et décadentes par la mise en vente d’objets de musculation à leur nom et par une méthode d’exercices physiques accessible et dispensée en salle ou par correspondance.
La lutteuse : un lutteur comme les autres ?
Mais la place de la femme au sein de ce monde sportif pensé, idéalisé et concrétisé par les hommes n’a pas été si simple. Les femmes ont dû négocier, et parfois forcer leur intégration. Le XXème siècle marque l’apparition des femmes fortes et des lutteuses dans les foires. Mais si ces dernières sont valorisées et appréciées pour leur force herculéenne, elles apparaissent cependant, dans le monde artistique, comme étant vulgaires, caricaturées et sexualisées. L’exposition Colosses. Lutteurs, culturistes et costauds dans les arts du Musée Courbet a néanmoins tenu à les représenter au nom de la lutte toujours d’actualité pour l’égalité femmes-hommes.
Retrouvez toutes les infos pratiques de l’exposition Colosses. Lutteurs, culturistes et costauds dans les arts.
Article rédigé par Yanis Villeneuve, stagiaire de Seconde Générale et Technologique
